Grève de la police municipale: 2 leçons pour un conflit

Publié le par Avignon 2014

berko.jpgA l’issue d’un conflit social mené avec courage et efficacité par l’intersyndicale qui a regroupé à l’occasion  plus de 95% des agents, le moment est venu de tirer quelques leçons. Nous n’avons pas souhaité intervenir plus tôt, respectant en cela l’indépendance des syndicats et refusant d’interférer dans les débats avec l’élu-employeur.

Rien à dire sur les revendications salariales des policiers municipaux.
Le régime indemnitaire est appliqué en mairie d’Avignon de la façon la plus restrictive et la demande de revalorisation est  légitime.

Rien à dire sur la demande de reconnaissance professionnelle des policiers municipaux. Nous savons que la police municipale d’Avignon n’a pas pris le virage de la loi de 1999 et qu’elle fonctionne « à l’ancienne » entre pilotage politique du cabinet et désengagement de l’îlotage sur les quartiers; pourtant mission de base de ce service. Cela n’aide pas à se sentir considéré.
La police municipale va mal et on peut douter que la seule revalorisation indemnitaire règle le malaise ambiant.

1° leçon: La politique sécuritaire de la mairie UMP  et de la droite en général a du plomb dans l’aile.

Résumons la, ce sera facile: il faut davantage de policiers municipaux et davantage de caméras. C’est le même discours servi depuis 30 ans.
Or, nous apprenons à l’occasion de ce conflit que l’effectif de la PM a régressé de manière significative, comme ça « en douce », « en catimini ». Bien sur, le Maire s’est engagé à recruter. Quand? Combien d’agents? Pour quelles missions?
Côté vidéo - surveillance, le ministère de l’Intérieur annonce une caméra pour 1000 habitants en 2010.
Avec 1 caméra pour 14 habitants en Grande Bretagne, le niveau de résolution des crimes et délits est de 3%. Je n’aurai pas la cruauté d’extrapoler les chiffres.
Mais rassurons nous avec une prévision de croissance de 41% en 2010, le marché de la vidéo surveillance se porte bien.

2° leçon: Illustration de cette «  politique plombée »: après avoir perdu le directeur de la police municipale et le chargé de mission de la sécurité auprès du Maire, on a perdu la trace de l’adjoint à la sécurité.

Il a fallu attendre presque un an pour pourvoir au remplacement du Directeur de poste. Pourquoi?
Qui s’occupe de sécurité au cabinet depuis le départ de l’ancien conseiller technique et a-t-il été remplacé?
Pourquoi l’adjoint à la sécurité apparemment  très engagé sur ce dossier n’a-t-il pas conduit les négociations?
Pourquoi n’était-il pas présent au moment de la signature de l’accord?
Pourquoi n’a-t-il toujours pas commenté l’accord?

Quelle sera la feuille de route de Mr Peyriguey, nouveau directeur, à qui nous souhaitons bon courage dans ce contexte un peu… compliqué?

Va-t-on renouer avec la police de proximité et redéployer les agents de police municipale sur les quartiers?
Va-t-on renégocier la convention de coordination et clarifier une bonne fois pour toutes les relations entre police nationale et police municipale?
Va-t-on enfin faire vivre cette convention?
Va-t-on enfin piloter le poste de police municipale de façon professionnelle et sortir de la gestion politique du  cabinet?
Va-t-on enfin constituer le groupe mixte majorité-opposition promis par le maire , il y a un an, pour décider du schéma d’implantation des caméras?
Va-t-on donner à l’opposition les moyens d’un contrôle citoyen sur les politiques de sécurité et l’usage de la vidéo surveillance en réunissant notamment la commission sécurité qui ne compte que 2 rencontres en 7,5 ans?

Jean-Loup Berko
Elu radical-citoyen

Image: Mairie d'Avignon

Publié dans Jean-Loup BERKO

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